Andrew King, designer principal chez Cannon Design, nous confie que l’aspect LEED est venu ajouter un autre coefficient de difficulté au projet. Le domaine de la santé est étroitement liée à l’environnement, il aurait été difficile d’imaginer qu’un projet aussi emblématique pour le Québec ne respecte pas des paramètres écologiques bien définis.
Arran Timms, l’homme de la situation pour Construction Santé Montréal, accompagné de son collègue Felipe Cabezas, veille au suivi de l’aspect LEED tout au long du processus. De la conception jusqu’à la livraison du CHUM, en 2019, chaque décision aura entraîné une réflexion LEED. L’objectif visé? La certification LEED Argent, et même plus.
Ce processus, initié sur le chantier dès la première pelletée de terre, doit être exécuté avec une rigueur constante. À en croire les responsables du dossier, le résultat final pourrait même surpasser les attentes de la certification Argent. Ces derniers garantissent que d’ici 2019, tous les efforts seront mis en place pour atteindre le maximum de points. Il reviendra ensuite aux spécialistes de décider du degré de certification.
La construction est à peine commencée que déjà, nous sommes en mesure d’affirmer que les objectifs de la certification LEED Argent, qui consistent à récolter entre 33 et 38 points sur une grille de 70, ont été atteints. Au rythme des efforts déployés quotidiennement dans le but de décrocher la certification Argent, il ne serait pas trop ambitieux d’envisager l’obtention de la certification Or.
La certification LEED Argent repose principalement sur les points suivants: aménagement écologique des sites (mesure de mitigation), gestion efficace de l’eau, énergie, matériaux et ressources (recyclés et régionaux) et qualité des environnements intérieurs.
Quelques initiatives LEED propres au CHUM
L’accès aux transports en commun (accès direct au métro, plusieurs lignes d’autobus à proximité, BIXI, pistes cyclables, etc.)
Stationnement pour bicyclettes et vestiaires (plus de 350 espaces de stationnement pour bicyclettes, intérieur et extérieur confondus).
Les îlots de chaleur: aucun stationnement en surface, des toitures vertes visibles depuis les chambres des patients sur lesquelles on favorisera la plantation de plantes locales et adaptées.
Une réduction de la consommation d’eau supérieure à 30 % (appareils sanitaires économiques, recours à l’eau de pluie pour arroser la végétation, yeux magiques pour lavabos, bref une généralisation de l’utilisation de ce type d’appareils).
Optimiser la performance énergétique de 40 % selon ASHRAE 90.1-2007
Gestion des déchets de construction sur l’ensemble des phases du CHUM, contrôle de l’érosion et des sédiments sur le site, installation d’une toile géodésique en dessous des puits pour ne pas que la poussière et les débris de construction se retrouvent dans les canaux de la ville.
Choix de matériaux à contenu recyclé et régional: au moins 50 % des matériaux de bois seront certifiés écologiques tandis qu’on aspire à retrouver 15 % de matériaux recyclés à travers tout le projet. Sinon, on vise un taux de 10 % et même peut-être 20 % de matériaux provenant de la région; dans un rayon de 800 km ou 2400 km s’ils arrivent par bateau ou par train.
Mise en place d’un plan de gestion de la qualité d’air intérieur.
Matériaux à faibles émissions en composé organique volatil et sans urée formaldéhyde ajoutée.
Confort thermique selon la norme ASHRAE 55-2004.
Enfin, comme certaines technologies risquent d’évoluer au fil de la construction, d’autres points s’ajouteront. Par ailleurs, un crédit LEED réfère à l’éducation, c’est-à-dire que le CHUM en tant que projet de société prévoit inclure l’aspect LEED dans toutes ses présentations pour montrer à la communauté ce qui s’y fait en matière de procédés LEED. Un modèle à suivre pour d’autres projets d’envergure.
