Train léger : un investissement historique de la Caisse de dépôt et placement du Québec
C’est maintenant officiel : la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), par l’intermédiaire de sa filiale immobilière CDPQ Infra, investira cinq milliards de dollars dans de nouvelles infrastructures et ajoutera à son actif la ligne de train de Deux-Montagnes, propriété de l’Agence métropolitaine de transport (AMT). L’investissement, qualifié d’historique, servira à relier un nouveau réseau par train léger à la ligne existante de Deux-Montagnes, à l’aéroport international de Montréal, à la gare Centrale et au carrefour des autoroutes 10 et 30, à Brossard. Le tout devrait être terminé pour 2020-2021, selon les estimations.
Le train léger, un projet rassembleur et porteur
Aéroports de Montréal (ADM) attendait depuis des années son système de navettes pour favoriser l’interconnectivité de plusieurs voyageurs entre Dorval et le centre-ville, et le gouvernement fédéral s’était dit prêt à investir des sommes pour le transport collectif dans la région métropolitaine. Aussi, selon des observateurs, il devenait impératif de relier la Rive-Sud et l’île de Montréal de façon plus efficace, afin d’éviter les engorgements d’autobus au centre-ville lors des heures de pointe. L’arrivée du nouveau pont Champlain et de ses voies réservées permettra le retrait des autobus qui font la navette entre la Rive-Sud et le centre-ville.
Cet investissement de près de cinq milliards de dollars permettra de mettre en place un système de train léger qui répondra à tous ces besoins à la fois. Il s’agit d’un développement capital pour la région qui permettra à Montréal de passer à l’ère moderne et révolutionnera le transport dans la métropole.
Désengorgement du centre-ville
La solution du train léger – qui passera notamment par le nouveau pont Champlain et sa voie réservée – fera en sorte que des centaines d’autobus n’auront plus à transiter par Montréal pour transporter les travailleurs. Trois terminus seront utilisés sur la Rive-Sud afin de faire cheminer les voyageurs des autobus vers le train léger.
Puisque le train léger ne circulera pas sur la route, mais sur un circuit bien à lui, il pourra contourner aisément les bouchons de circulation et offrir un service beaucoup plus rapide aux usagers.
Accès facilité vers Deux-Montagnes
Le circuit passera par le tunnel situé sous le mont Royal et, de ce point, le train léger pourra emprunter la voie vers l’aéroport, ou encore poursuivre son chemin jusqu’à Deux-Montagnes grâce au circuit existant. Cette ligne sera d’ailleurs bonifiée, entre autres par la mise en place de nouveaux abris tempérés pour les voyageurs sur les quais. Les usagers passeront de l’intérieur de l’édicule vers l’intérieur du train par des portes palières, donc sans passer par l’extérieur, comme on le voit déjà dans plusieurs pays européens.
Les trains actuels de 300 mètres étant très lourds et fonctionnant en partie au diésel, un changement de véhicules sur le circuit de Deux-Montagnes s’impose. De petits véhicules électriques automatisés passeront à une fréquence accrue aux heures de pointe, plutôt que toutes les 20 ou 30 minutes.
Défis techniques importants
En ce moment, les conditions climatiques empêchent parfois la voie réservée d’être accessible aux autobus sur le pont Champlain à cause des vents ou de la neige. Le système proposé sera sur rail et entièrement automatisé, similaire à celui de Vancouver. Les conditions climatiques pourraient ralentir le débit par moments, mais n’affecteront jamais le transport par autobus comme c’est le cas actuellement.
Par contre, climat québécois oblige, le train et toutes les installations devront résister à des écarts de température de 70 degrés, ce qui représente un défi technique imposant. En effet, il existe peu d’endroits dans le monde où les écarts de température sont aussi importants que chez nous. Toutes les stations seront donc hors terre, mais fermées, et offriront un environnement tempéré.

Rapide et tourné vers l’avenir
La promesse derrière cet important investissement est d’amener la grande région de Montréal au même niveau que les autres métropoles internationales sur le plan du transport urbain. Non seulement le projet est entièrement électrique, mais il sera accessible et facilitera la vie de milliers de travailleurs et voyageurs chaque jour dans la région métropolitaine.
Ultimement, le train léger se pointera dans chaque station de Montréal et de la Rive-Sud toutes les deux minutes et demie lors des heures de pointe et pourra atteindre près de 90-100 km/h, notamment en traversant le pont Champlain.
La plus grande réussite fut que la CDPQ Infra ait été capable de ficeler ce mégaprojet et de réunir tous les projets d’avenir du transport dans une vision globale. Le train léger resserrera tous les liens vers Montréal et ouvre la porte à un éventuel prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal.