Fondée en 1996, la Société des arts technologiques (SAT) est un centre transdisciplinaire voué au développement et à la conservation de la culture numérique. Son bâtiment qui a pignon sur le boulevard Saint-Laurent à Montréal se veut, depuis son acquisition en 2003, un lieu de recherche, de création, de formation et de diffusion unique.
Reconnue mondialement pour ses activités dans des secteurs de pointe, la SAT privilégie depuis 2002 des recherches dans le domaine avant-gardiste des environnements immersifs (lieux de diffusion dans l’espace où le spectateur est appelé à expérimenter des situations de stimulations perceptives). Pour augmenter sa capacité d’accueil de visiteurs, d’artistes et d’événements et pour se doter d’un théâtre immersif permanent, la SAT a entrepris, en début d’année, des travaux de réaménagement importants sur son bâtiment orchestrés par l’architecte Luc Laporte.
Le dôme
« Le Québec est précurseur dans le domaine des environnements immersifs», explique d’entrée de jeu Monique Savoie, présidente fondatrice et directrice artistique de la SAT. « La Société des arts technologiques est en continuité avec cette histoire de l’immersion, laquelle comprend, entre autres, le Cyclorama de Sainte-Anne-de-Beaupré, le premier planétarium de Montréal et le cinéma IMAX. »
Après avoir développé plusieurs projets dans des environnements immersifs différents, la SAT a mis au point un écran sphérique mobile, capable de donner des axes de projection de 180o, 210o et 230o par 360o Celui-ci sera placé au dernier étage du bâtiment, sous un dôme métallique, véritable pièce maîtresse du nouveau bâtiment. Du reste, ce nouvel étage a été construit spécialement pour accueillir de nouveaux laboratoires (dont un laboratoire culinaire) et une salle à scénographie variable de 350 places destinée aux spectacles immersifs. Celle-ci compte, notamment, 8 projecteurs et 157 boîtes de son.
Si l’espace est d’abord destiné aux artistes et à la création, la SAT a prévu l’utiliser également pour des entreprises ayant des besoins en visualisation d’informations. Ainsi, il sera possible pour des entreprises d’urbanisme ou d’architecture d’utiliser ces outils qui permettent de « circuler » dans des maquettes 3D à l’aide d’une caméra virtuelle à 360o pour démontrer le potentiel d’un projet.
Une forte présence artistique
Le nouvel édifice de la SAT sera également marqué par une présence importante d’oeuvres artistiques. Sur la façade extérieure, l’artiste visuel Alex Morgenthaler signe donc Pixiness, une persienne dynamique de 18 mètres de largeur par 3,6 mètres de hauteur. L’ensemble est formé de dômes composés de diodes électroluminescentes (DEL) d’un côté et de miroirs de l’autrequi pourront tourner sur un axe de 360oet offrir aux passants un tableau vivant.
Suivant la même volonté de marier arts et technologies, une œuvre de Luc Martinez accompagnera le visiteur le long de sa montée dans l’escalier magistral qui sera aménagé dans le nouveau hall. L’escalier, quant à lui, sera fait en béton dans lequel seront insérées des fibres optiques.
Enfin, une paroi en acier Corten sera greffée à la façade de l’édifice. Perforée selon le code binaire, la surface retracera l’histoire de la SAT. De même, dans le cadre du programme de l’intégration des arts à l’architecture, Marie-France Brière, artiste multidisciplinaire, produira une oeuvre originale qui sera intégrée à l’enveloppe extérieure du bâtiment de la SAT pour offrir une balustrade originale, inspirée par l’environnement bâti.
Une véritable vitrine
Jusqu’à tout récemment, la SAT possédait cinq adresses civiques différentes, entraînant certaines incohérences pour les visiteurs. Avec son réaménagement, la SAT s’est dotée d’une adresse unique et a choisi de mettre son bâtiment en évidence grâce à l’aménagement d’un hall d’entrée monumental cloisonné par un mur-rideau en verre. En s’ouvrant ainsi vers l’extérieur, la SAT donnera aux passants la possibilité de voir les artistes et les chercheurs à l’œuvre, créant ainsi une véritable vitrine sur les projets qui y sont développés.
Les visiteurs pourront également y découvrir des stations de téléprésence (dispositifs permettant notamment à l’image des interlocuteurs distants d’être projetée en haute résolution et à l’échelle humaine), autre axe de recherche important pour la SAT.