Le 2 octobre 2014, la firme d’architecture Lemay, spécialisée en services de conception intégrés de l’environnement bâti, annonçait avoir conclu une entente avec le Groupe IBI. Au terme de négociations de neuf mois, elle faisait l’acquisition de trois filiales québécoises de la société torontoise – DAA, Cardinal Hardy Architectes (CHA) et Martin Marcotte/Architectes (MMA) – et formait avec celle-ci une coentreprise en Chine.
Avec cette transaction, Lemay voyait son bassin de professionnels passer de 150 à 350 employés, et son chiffre d’affaires augmenter de façon significative. Elle devenait ainsi la première société de services de conception intégrés au Québec et la quatrième au Canada. À l’international, elle intégrait le club sélect des 100 entreprises les plus importantes de son domaine.

Plusieurs objectifs à atteindre
La stratégie derrière l’acquisition de Lemay se déclinait en plusieurs objectifs. L’annexion de DAA, CHA et MMA visait d’abord à enrichir les services de la firme. Davantage axée sur l’architecture, l’image de marque et le design d’intérieur, elle ajoutait l’architecture du paysage, l’urbanisme, la planification, l’aménagement et le développement urbain et régional et le design urbain à sa palette de conception de l’environnement bâti.
Le but , explique Louis T. Lemay, président de la société et facilitateur de l’excellence, était de «proposer aux clients des produits distinctifs et une meilleure offre intégrée, de façon à ce que les intervenants de toutes les disciplines soient impliqués dans les projets dès leurs débuts». Il s’agissait aussi de s’équiper efficacement pour pouvoir soutenir des projets d’envergure hors Québec, réalisés de A à Z par le cabinet.
Cette facette de l’acquisition de Lemay rejoint d’ailleurs le deuxième objectif poursuivi par la société, soit augmenter ses activités à l’extérieur de la province. Les marchés convoités en première phase sont le reste du Canada et les États-Unis, en particulier New York, qui présente un potentiel certain de par sa proximité, le dynamisme de son économie et ses besoins, qui rejoignent l’offre bonifiée de Lemay. La deuxième phase internationale, quant à elle, concernera les marchés européens.
Cette expansion mondiale tient à cœur à Louis T. Lemay pour plusieurs raisons. Si, en tant qu’entrepreneur, il désire relever de nouveaux défis, il lui importe également de faire rayonner le Québec à l’étranger ainsi que de créer de la richesse, d’amener des dollars « neufs » au pays. Très impliqué dans la communauté d’affaires québécoise, il voit la création de richesse comme une façon de redonner à la collectivité.

Une stratégie qui porte ses fruits
Un an après l’acquisition des filiales d’IBI, les objectifs derrière la transaction de Lemay sont sur la bonne voie. « On est très satisfaits, affirme son président. On a une belle réponse du marché: par rapport à la même date l’an dernier, notre carnet de commandes est beaucoup plus rempli. L’année d’intégration a aussi permis une augmentation de notre notoriété hors Québec et une meilleure définition de notre image de marque. »
À cet égard, la décision a été prise au cours de la dernière année de regrouper toutes les filiales acquises – temporairement nommées Lemay + DAA, Lemay + CHA et Lemay + MMA – sous le simple titre de Lemay. Le nom profite déjà d’une réputation d’excellence et de l’expérience accumulée depuis la création du cabinet, en 1957. Par ailleurs, il passe bien à l’étranger, notamment en Asie, où il s’apparenterait au mot «bonheur».
Quant aux différents bureaux, ce n’est qu’une question de formalités avant qu’ils ne soient regroupés en un seul. Il s’agira alors d’une des dernières étapes de l’intégration pour la firme, qui a relevé avec succès le défi d’accueillir des dizaines de nouveaux employés en apprenant à communiquer et à découvrir les capacités de chacun et, surtout, en définissant une culture d’entreprise unifiée représentative de toutes ses entités.
Par Cynthia Cloutier Marenger