Construction J & R Savard : un barrage historique et une autoroute attendue depuis longtemps

Construction J & R Savard est une entreprise du Saguenay-Lac-Saint-Jean fondée en 1979 par le propriétaire actuel, Rock Savard. La compagnie se spécialise dans divers types de contrats, affirme Jean-François Lapierre, ingénieur et chargé de projets: sites d’enfouissement, barrages, digues, routes, terrassement, ponts et projets miniers. Elle s’occupe aussi de projets d’égouts, d’aqueducs et de conduites de drainage, bref tout ce qui se rapporte à la sphère municipale, aux réseaux d’alimentation et de distribution d’eau, et aux réservoirs d’eau potable.

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Également accréditée auprès du ministère des Transports pour la construction et la réparation de ponts à structure complexe, l’entreprise a récemment terminé deux projets d’envergure qui ont attiré un certain degré d’attention: la reconstruction du barrage des Érables, à Charlevoix, et le prolongement de l’autoroute 70, dans la ville de Saguenay. L’entreprise se consacre majoritairement à des contrats gouvernementaux.

Le reste se situe dans la sphère du privé, avec des clients comme Elkem Métal, Produits forestiers Résolu et la mine Niobec. «On fait la préparation pour les bâtiments, pour les sites, les conduits, tout ce qui touche au civil et au béton.» Hydro-Québec fait également partie des bons clients. Les projets ont lieu dans tout le Québec, principalement sur la Côte-Nord, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en Abitibi et dans les environs de Québec.

Le nombre de contrats varie d’une année à l’autre. «On essaie d’atteindre un chiffre d’affaires de 25 à 30 millions de dollars en moyenne, selon les années et les projets.» Actuellement, M. Lapierre et son équipe travaillent notamment sur la construction d’un carrefour giratoire à Jonquière, ainsi que sur la réfection de la route d’accès dans le parc national de la Jacques-Cartier, à Stoneham. «On vient aussi d’obtenir un contrat de 15 millions de dollars pour le prolongement de l’autoroute 73 à Beauceville, à 45 minutes de Québec.»

Le barrage des Érables

Ce barrage historique passe au-dessus de la rivière Malbaie et est situé à l’intérieur du parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie, à Charlevoix. En place depuis 1958, il devait être complètement reconstruit. «La démolition a débuté en décembre 2013 et la majorité des travaux de construction ont commencé au mois de juin suivant, après la crue.» En effet, la crue est assez importante au printemps, rapporte M. Lapierre.

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Normalement, le débit de la rivière se situe entre 5 et 50 mètres cubes par seconde. Pendant la crue, il est de l’ordre de 300 à 400 mètres cubes par seconde, donc les ouvriers ne peuvent pas y travailler. «À l’origine, c’était un barrage avec une passerelle au-dessus et des pelles pour ajuster le niveau de l’eau, relate-t-il. Maintenant, il possède un déversoir pour que le niveau d’eau reste toujours le même. Une passerelle y a été greffée et va permettre aux utilisateurs de traverser pour emprunter les sentiers pédestres situés de l’autre côté.»

Aucun matériau n’a été récupéré. Le tout a été complètement remis à neuf. «Le barrage des Érables est un projet assez unique. À l’origine, il était entièrement en planches de cèdre. Les clients voulaient garder le même look. Au lieu de faire le béton avec des panneaux de coffrage standards, il a fallu le faire avec un fini et une couleur imitant le plus possible le bois.» La reconstruction avait été planifiée avant que le barrage, déjà âgé et affaibli, ne cède de lui-même.

Le projet a coûté 5,9 millions de dollars avec une moyenne générale de 25 travailleurs et de 35 à 50 travailleurs en période de pointe, indique M. Lapierre. Les clients sont le Centre d’expertise hydrique du Québec (CEHQ), c’est-à-dire le propriétaire du barrage, et la Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ), qui est propriétaire du parc. Le caractère historique de ce barrage ne semble pas avoir créé de difficulté. «Puisqu’on faisait une reconstruction complète, on ne pouvait pas vraiment avoir d’embrouilles. À moins de faire des découvertes archéologiques, mais cela n’a pas été le cas. Le défi le plus complexe, c’était les délais très serrés, puisqu’on n’avait qu’un été pour faire le barrage. On a réussi à le terminer juste avant les Fêtes [de 2014].»

Le barrage est maintenant terminé et utilisable. «Il ne reste qu’à mettre du gazon, à planter des arbres, à faire un petit nettoyage, et le parc rouvrira le 22 juin, après une fermeture d’un an et demi», annonce M. Lapierre. Le parc des Hautes-Gorges fait partie de la Réserve de la biosphère de Charlevoix, qui est protégée par l’UNESCO. On y trouve de profondes vallées entourées de montagnes qui sont parmi les plus hautes depuis l’Est des Rocheuses, selon le site de la SÉPAQ. Ses visiteurs peuvent profiter du panorama grâce à une panoplie d’activités comme la randonnée, le camping, le canot, la pêche et l’escalade.

«Le parc est assez grandiose, raconte l’ingénieur. Il est protégé. Il y a des orignaux à profusion. C’est assez impressionnant parce que les montagnes de chaque côté du parc font environ un kilomètre de haut.» En ce sens, le respect de la nature environnante devait constituer une priorité durant les travaux. Dans un parc national, la nature doit être protégée, et il faut utiliser l’environnement le moins possible et garder l’eau propre pour ne pas nuire aux saumons. On ne pouvait pas non plus importer de terre ou de gazon. Il fallait utiliser ce qu’il y a sur place pour éviter de contaminer les espèces indigènes.

L’autoroute 70

Une promesse à long terme

L’autoroute 70 est censée traverser la ville de Saguenay pour relier la municipalité d’Alma et l’arrondissement de La Baie. Mais actuellement, elle ne passe que de Chicoutimi à Jonquière. Construction J & R Savard devait s’occuper d’une portion de l’autoroute couvrant 1,5 km.

Autoroute-70-panoramique

Le projet, financé par le gouvernement au coût de 7,6 millions de dollars, a été réalisé en 2013 sur une année. En période de pointe, 30 à 50 travailleurs s’attelaient à la tâche. «Il y a cinq tronçons distincts. Nous avons effectué celui allant de Chicoutimi à Laterrière, incluant un pont d’étagement», explique Jean-François Lapierre. Aucun problème n’est survenu durant la construction, indique-t-il. Le tronçon d’autoroute et le pont ont été finalisés très rapidement.

D’autres compagnies ont obtenu les contrats pour les parties restantes. «Présentement, il ne reste que l’asphaltage de l’autoroute et le dernier tronçon de raccordement à faire. Elle est terminée depuis 2013, mais personne ne roule dessus», souligne M. Lapierre. Le gouvernement québécois promet depuis près d’une quarantaine d’années que cette autoroute sera construite. Les premiers travaux avaient été enclenchés au début des années 1980, indique un rapport d’analyse de 2003 du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs.

 

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