Dès le départ, les défis à relever étaient nombreux, tant au niveau de la gestion du site que des exigences des nombreux partenaires qui ont participé au développement du projet. Ainsi, dès le départ, les architectes ont eu à travailler sur un terrain enclavé dans de grandes artères où circulent quotidiennement des milliers de voitures, entraînant une quantité importante de polluants atmosphérique et sonore dans le secteur. De plus, une ligne électrique à haute tension se trouve à l’extrémité sud-ouest du site, rendant l’aménagement de la zone difficile. D’autre part, le projet de réaménagement découle directement de la mise en oeuvre du « Plan de lutte pour la salubrité dans le logement » que Montréal a adopté en 2007. Il répond donc à la stratégie d’inclure des logements abordables dans les nouveaux projets résidentiels de la municipalité, d’où l’obligation pour les architectes de développer un projet en mixité.
Pour ce faire, la proposition de Campanella & associés a d’abord inclus la démolition complète de 22 immeubles sur les 23 qui occupaient le site au départ. Sur le terrain à nouveau vierge, les architectes ont réorganisé l’espace urbain en optant pour la fermeture des routes Place Henri-Bourassa et Place de l’Acadie. À terme, celles-ci seront remplacées par une seule rue donnant sur le boulevard de l’Acadie qui permettra d’accéder directement au complexe. De même, le parc qui était situé près du boulevard l’Acadie a été ramené vers l’intérieur du terrain et occupe maintenant, grâce à ses 3 000 mètres carrés, une place centrale dans la conception du projet. Répondant à la même volonté de donner aux résidents un maximum d’espaces végétalisés, la rue qui sera construite est présentée comme un parc linéaire permettant une véritable « promenade verte » aux résidents. De fait, les trottoirs seront élargis de même qu’un espace sera redonné à la Ville qui prendra en charge son aménagement paysager. Enfin, le promoteur ajoutera une végétation grimpante sur la face interne du mur de béton antibruit qui sera construit le long de l’autoroute par le ministère du Transport du Québec.
Les logements sociaux : une première étape
Les premiers bâtiments à être érigés sur le site sont les 223 logements sociaux répartis dans deux tours de sept étages chacune. Les tours ont la particularité d’être formées de petits blocs de trois étages comptant de six à huit unités sur lesquels ont été superposés quatre étages d’appartements accessibles par ascenseur. Réservés aux familles, les logements des étages inférieurs possèdent de trois à cinq chambres et ont une entrée individuelle.
Du reste, le complexe est construit autour du parc de voisinage qui contribue, d’une part, à végétaliser le site et à réduire les îlots de chaleur et, de l’autre, à créer un espace commun à tous les bâtiments du site permettant aux résidents issus de milieux variés de se côtoyer. Il permet, en outre, une réduction substantielle des îlots de chaleur et entraîne une ventilation naturelle dans les unités qui y font face. Les appartements situés du côté de l’autoroute des Laurentides et du boulevard Henri-Bourassa ne sont toutefois pas en reste puisque des appareils individuels de climatisation haut de gamme y ont été installés pour donner à tous les résidents une même qualité d’air. Finalement, l’ensemble des bâtiments est construit en béton et un effort a été consenti pour créer des murs extérieurs de grande qualité afin d’offrir aux résidents une meilleure insonorisation.
Les condos abordables : un projet en deux phases
Sur le côté sud-ouest du site, 470 unités de condos abordables ont été prévues sur deux tours comptant 12 et 16 étages. Le projet, dont la première phase est actuellement en construction, est chapeauté par le programme Accès Condo.
Bien que construits en béton, les édifices sont en dialogue avec les nombreux espaces verts prévus sur le site, grâce aux larges panneaux verts dessinés par les architectes puis accrochés aux parois. Ainsi, les panneaux ajoutent de la légèreté et de la luminosité à la structure, en plus de s’inscrire dans la lignée colorée initiée par les teintes ocre et orangé des logements sociaux. « Cité l’Acadie est un projet en mixité », rappellent les architectes de Campanella & associés. « Il n’est pas question de créer une hiérarchie de bâtiments sur le site, c’est pourquoi nous avons travaillé avec une architecture en harmonie. »
En plus d’avoir accès au parc commun, les habitants des condos se partageront un espace privé construit directement sur le toit du stationnement sous-terrain de 432 places. Qui plus est, un espace commercial et professionnel de près de 10 000 pieds carrés a été inclus au rez-de-chaussée de la première tour. On y trouvera, notamment, un Centre de la petite enfance (CPE) avec cour privée attenante pouvant accueillir 80 enfants d’âge préscolaire.
Finalement, il est prévu que 15 % des unités auront une chambre, 65 % en auront deux et 20 % en auront trois. Les architectes ont également planifié la construction demaisonnettes au rez-de-chaussée de la seconde phase dont la mise en chantier sera amorcée en 2011.
Les résidences pour personnes âgées complètent le complexe
Le troisième volet de Cité l’Acadie est formé de résidences privées pour personnes âgées dont la construction sera développée en trois phases. Ainsi, 600 logements seront répartis sur trois immeubles de 14 et 16 étages reliés entre eux au niveau du rez-de-chaussée. L’aire commune sera dédiée aux services accessibles à tous. Du reste, 200 unités seront spécialement conçues pour permettre aux résidents de bénéficier d’une à trois heures quotidiennes de soins spécialisés.